samedi 24 avril 2010

Peer Gynt, 3 premiers actes, 1ère étape de travail

Pourquoi Peer Gynt ne tient-il pas en place? Peut-être parce que, cherchant toujours plus loin des raisons de se sentir vivant, Peer Gynt se décourage des autres, se décourage du réel, et finit par se perdre dans un rêve éveillé. Mais ces rêves qui l’obsèdent ne sont-ils pas au fond l’expression d’un seul rêve, celui de caresser un jour l'incompressible liberté de l’homme ? Et la liberté d’ailleurs, est-ce un projet, un but en soi, ou plutôt le moyen de se réaliser pleinement ?

Pour raconter tout le(s) sens et toute la passion sensible de Peer Gynt, huit jeunes comédiens s’efforcent de voyager au plus près de la fable, au plus près du moi. Peer Gynt est un drame poétique et philosophique devenu pièce de théâtre de l'auteur norvégien Henrik Ibsen. La trame est une histoire fantastique, plutôt qu'une tragédie réaliste : un anti-héros, prétentieux et aventureux, part défier le vaste monde et rate tout ce qu'il entreprend... S'enfermer dans une recherche de son identité insaisissable, n'est-ce pas à chaque instant se juger et se condamner ?
La pièce est une farce satirique douce-amère proposant une quête de l'identité indéfinissable...

Le personnage principal, Peer Gynt, est un jeune fanfaron qui tente de fuir la réalité pour la pure vie idéale, notamment par le mensonge. À la recherche d'aventure et d'amour, et ayant abandonnée Ingrid, amoureuse se mariant avec un autre, Peer Gynt rencontre une des filles du vieux roi de Dovre qui l'entraîne dans le monde des trolls. Ils rendent ainsi visite au légendaire roi des montagnes et Peer souscrit à la devise des trolls : « Sois à toi-même », alors que la sagesse des hommes lui suggère « Sois toi-même ». Mais afin de pouvoir épouser la princesse et d'avoir biens et honneurs, il est contraint de renoncer à sa condition d'homme... ce qu'il refuse.

Peer finit par se rapprocher de Solveig, jeune fille désespérée rencontrée lors des noces d'Ingrid, et rentre chez sa mère Ase... Il transforme son trépas en chevauchée fantastique au seuil du paradis où il confie personnellement l'âme maternelle au portier Saint Pierre...



Gynt est à la fois un conte fantastique et une pièce de réflexion. Le mouvement de cet homme et sa recherche d'être lui-même admettent une multitude de définitions, qui s'appuient sur des expériences, des situations rendues concrètes et vivantes, scène après scène, par le talent des comédiens et l'intelligence de la mise en scène. Le dispositif scénique est simple, très simple, mais efficace : Peer Gynt trouve de la hauteur grâce à une structure en bois brut... qui sert également à figurer les lieux de vie, à apparaître et disparaître, à rythmer le jeu, à donner du volume au texte... La salle du Pata'Dôme accueille cette pièce parfaitement. Circulaire et en bois elle aussi, elle fait résonner les mots d'Ibsen et sentir les vibrations des mouvements de Peer.

Les huit comédiens jouent cinquante personnages, chantent, assurent les changements de plateau, et transmettent l'humour et la gravité du texte avec justesse. Chaque scène est un récit de vie, mis en espace, en lumière et en son différemment, et la pièce est ainsi rythmée de bout en bout... L'univers est fantasmagorique et les comédiens s'y lancent à fond, pour mieux raconter l'histoire de ce chercheur d'identité et des personnages incroyables qui croisent sa route.

On sent néanmoins que les acteurs ont besoin de quelques répétitions supplémentaires pour consolider leur jeu et le ballet ininterrompu de ce dispositif en bois judicieusement inventé mais difficilement apprivoisable... La simplicité des décors, des costumes et le naturel du jeu renforce cette œuvre mystérieuse et simple : l'histoire d'un homme parti en quête de lui-même.

Mise en scène : Baptiste Relat
Jeu : Melissa Barbaud, Hugues Chabalier, Christelle Hes, Geneviève Icart, Baptiste Jamonneau, Judicaël Jermer, Maxime Mikolajcsak, Laure Poilpré, Charlotte Ramond, Aurélien Serre

Vendredi 23 et samedi 24 avril 2010 à 20h30, dimanche 25 avril 2010 à 18h - Au Pata'Dôme Théâtre à Irigny (près de Lyon) - Entre 8 et 12
€.

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