mercredi 31 mars 2010

Les nominations pour les Molières 2010 sont:

Molière du théâtre public

La Cerisaie, d’Anton Tchekhov
Les Naufragés du Fol Espoir, d’Hélène Cixous, Ariane Mnouchkine
Notre terreur, de D’ores et déjà
Ode maritime, de Fernando Pessoa


Molière du théâtre privé

L’Habilleur, de Ronald Harwood
L’Illusion conjugale, d’Éric Assous
La Nuit des rois, de William Shakespeare
La Serva amorosa, de Carlo Goldoni


Molière des compagnies

Cercles / Fictions, de Joël Pommerat, Compagnie Louis-Brouillard
Les Estivants, de Maxime Gorki, Compagnie Éric-Lacascade
La Ménagerie de verre, de Tennessee Williams, Compagnie de l’Inattendu
Le Père Tralalère, de Sylvain Creuzevault, Compagnie D’ores et déjà


Molière de la pièce comique

Les Trente-neuf Marches, de John Buchan, Alfred Hitchcock
La Cage aux folles, de Jean Poiret
Miam-miam, d’Édouard Baer
Mission Florimont, de Sacha Danino
Thé à la menthe ou t’es citron ?, de Danielle Navarro-Haudecœur, Patrick Haudecœur


Molière du théâtre musical

Les Douze Pianos d’Hercule, de Jean-Paul Farré
Tatouage, d’Alfredo Arias
La Vie parisienne, de Jacques Offenbach


Molière du comédien

Jean-Quentin Châtelain dans Ode Maritime
Jean-Claude Dreyfus dans le Mardi à Monoprix
Robert Hirsch dans la Serva amorosa
Daniel Russo dans les Autres
Laurent Terzieff dans l’Habilleur et Philoctète


Molière de la comédienne

Dominique Blanc dans la Douleur
Anny Duperey dans Colombe
Isabelle Gélinas dans l’Illusion conjugale
Anouk Grinberg dans les Fausses Confidences
Norah Krief dans la Dame de chez Maxim
Hélène Vincent dans Alexandra David-Néel


Molière du comédien dans un second rôle

Henri Courseaux dans la Nuit des rois
Xavier Gallais dans Ordet
José Paul dans l’Illusion conjugale
Yves Pignot dans la Nuit des rois
Gilles Privat dans la Dame de chez Maxim
Hugues Quester dans Casimir et Caroline


Molière de la comédienne dans un second rôle

Fabienne Chaudat dans Colombe
Claire Nadeau dans la Serva amorosa
Julie Pilod dans la Cerisaie
Isabelle Sadoyan dans les Fausses Confidences
Josiane Stoleru dans le Démon de Hannah
Dominique Valadié dans la Nuit des rois


Molière de la révélation théâtrale féminine

Alice Belaïdi dans Confidences à Allah
Andrea Bescond dans les Trente-neuf Marches
Mélanie Laurent dans Promenade de santé
Agnès Pontier dans Yaacobi et Leidental


Molière de la révélation théâtrale masculine

Maxime d’Aboville dans Journal d’un curé de campagne
Sylvain Creuzevault dans Notre terreur
Guillaume Gallienne dans les Garçons et Guillaume, à table !
Alexandre Zambeaux dans Parole et guérison


Molière du metteur en scène

Nicolas Briançon pour la Nuit des rois
Alain Françon pour la Cerisaie
Éric Métayer pour les Trente-neuf Marches
Jean-Luc Moreau pour l’Illusion conjugale
Claude Régy pour Ode maritime
Jean-François Sivadier pour la Dame de chez Maxim


Molière de l’auteur francophone vivant

Éric Assous pour l’Illusion conjugale
Daniel Danis pour Terre océane
Emmanuel Darley pour le Mardi à Monoprix
Pierre Notte pour les Couteaux dans le dos
Joël Pommerat pour Cercles / Fictions
Sébastien Thiéry pour Qui est M. Schmitt ?


Molière de l’adaptateur

François Berreur pour Ébauche d’un portrait
Huguette Hatem pour la Grande Magie
Dominique Hollier pour l’Habilleur
Gérald Sibleyras pour les Trente-neuf Marches


Molière du créateur costumes

Pascale Bordet pour Colombe
Nathalie Thomas, Marie-Hélène Bouvet et Annie Tran pour les Naufragés du Fol Espoir
Patrice Cauchetier pour la Cerisaie
Michel Dussarrat pour la Nuit des rois


Molière du créateur lumière

Laurent Béal pour Colombe
Joël Hourbeigt pour la Cerisaie
Gaëlle de Malglaive pour la Nuit des rois
Éric Soyer et Jean-Gabriel Valot pour Cercles / Fictions


Molière du décorateur-scénographe

Catherine Bluwal pour la Serva amorosa
Pierre-Yves Leprince pour la Nuit des rois
Philippe Quesne pour la Mélancolie des dragons
Éric Soyer pour Cercles / Fictions


Tout ça est encore bien parisien et fait encore trop la distinction entre théâtre privé et théâtre public à mon goût, mais cette sélection nous réserve peut-être des surprises...

Croisons les doigts notamment pour la Compagnie d'Ores et Déjà, dont les deux spectacles représentés méritent une récompense (Notre terreur est un bijou théâtral, de modernité, talent et précision) et pour Alice Belaïdi dans Confidences à Allah, révélation scénique du Théâtre du Chêne Noir d'Avignon...

vendredi 26 mars 2010

Week-end ça tchatche aux Subsistances, Lyon


Switch, de la compagnie -Bam-


Premier spectacle de la compagnie -Bam-, Switch est une création collective de six artistes, mêlant différents arts du cirque.


Compagnie -Bam- parce qu’un mât chinois puis Bam ! Parce que des bascules puis Bam ! Parce que des acrobaties puis Bam ! Parce des planches puis Bam ! Parce de la musique, du rythme, de la danse, de l’humour, de la poésie… puis Bam ! Bam ! Bam !

Switch parce que ces six garçons passent d’un art à l’autre avec aisance, énergie, talent et ingéniosité.


Le rythme, amené notamment par des percussions et des mouvements millimétrés, vient comme pulsation du groupe, un battement de fond de ce spectacle rapide et haut en couleurs.

Tous les codes du cirque classique sont présents (adresse directe au public, numéros millimétrés, prises de risques…), mais ils sont réinventés, modernisés, détournés et servis à la sauce -Bam-.

Chacun a sa spécialité, certains chantent alors que d'autres grimpent, certains sont drôles alors que d'autres sont poètes ou encore danseurs... Le mât chinois, trop peu exploité, est au centre de la scène et des mouvements et sert d'appui à des acrobaties libres. La bascule hongroise est le seul outil utilisé par les six artistes, avec laquelle ils ponctuent le spectacle de manière originale, dynamique, ludique et généreuse. Ils s'y retrouvent comme sur un trampoline et offrent ainsi au public quelques fortes doses d'adrénaline...

Et un électron libre parcourt la scène souvent la tête en bas, sautant, se contorsionnant, exécutant des sauts périlleux et autres cascades purement circassiennes. Il nous permet d'ailleurs de nous y retrouver dans ce spectacle trop peu cadré et manquant de numéros époustouflants.


Leurs performances techniques et leur talent de musiciens-chanteurs nous pousse à retomber en enfance, la bouche ouverte et les yeux brillants devant tant de prouesses hors du commun… Malheureusement, ils switchent trop vite entre chaque forme et chaque narration et s’empêchent de s’attarder quand le public en aurait besoin. On reste sur la frustration de ne pas pouvoir profiter de leur talent.

Aujourd’hui, les circassiens sont tous bourrés de talent, Switch renvoit d’ailleurs un peu au travail de Ieto, présent l’année dernière aux Subsistances, il faut donc qu’ils réussissent à se démarquer autrement que par leur technique.


Un premier spectacle brouillon mais prometteur, vivement le prochain week-end ça tcatche.


Avec : Guillaume Amaro, mât chinois ; William Thomas, acrobaties ; Thibault Lapeyre, mât chinois ; Josuah Finck, bascule ; Socrates Minier Matsakis, Bascule ; Sylvain Briani Colin, bascule. / Regard extérieur : Dominique Bettenfeld et Bruno Dizien / Création Lumière : Guillaume Fesnau, Clément Bonnin / Création son : Pierre Berneron / Costumes : Laure Hieronymus / Administratrice : Julie Cottier



Aussi bien que ton cœur, ouvre moi tes genoux

de François Chaignaud

Performance pour 1 personne


Sous la forme de la consultation, du rendez-vous, du tête-à-tête ou de l'entretien, ce concert pour une personne donne à entendre des sonnets érotiques du XVIIIème siècle. Ces poèmes énoncent et adressent des flux de désirs, obscènes et sublimes, cadenassés, captifs dans les codes formalisés du sonnet. Le face à face laisse exploser l'intimité, troublante, inquiétante, sensuelle.


Cher M. Chaignaud,


Je viens par ce message vous remercier des 10 précieuses minutes que j’ai eu l’honneur de passer avec vous hier soir, à partir de 23h20… Attendant mon rendez-vous avec impatience et fébrilité, je ne savais pas comment appréhender cette performance littéraire, ce tête-à-tête artistique et original. Votre voix, votre regard, vos gestes et la chaleur de la pièce l’ont finalement transformé en face-à-face physique…


La durée de ce spectacle unique est parfaite : trop courte pour que l’on soit vraiment à l’aise, assez longue pour entretenir le fantasme qu’amènent les sonnets que vous nous servez, trop longue pour ne pas assumer ce qui nous arrive et le regard que vous plongez dans nos yeux…


Je me suis sentie seule au monde et regardée avec désir par ce personnage libertin venu de la Cour du Roi, et j'ai fini par me dire que la performance était double, aussi forte pour vous que pour moi.

Ce bureau, couvert de bougies et d’encens, est le seul code théâtral qui nous ramène à une relation frontale. Mais la distance est nécessaire, tant pour entretenir ces flux de désirs que pour écouter votre voix sublime et expressive.


Merci, vraiment, pour cette expérience unique, entre théâtre et réalité…


Conception / Consultation : François Chaignaud

jeudi 25 mars 2010

Human Profit ou l'anti-secte burlesque


Dans la famille Spoutnik, je demande le Cinglé, le Décalé et le Barré. Dans la famille Spoutnik, je trouve ceux qui envoient tous les codes du théâtre en orbite. Du théâtre burlesque décapant… Des running gags efficaces et des caricatures expressives. Human Profit : un spectacle hilarant à ne pas rater.


Les initiales du spectacle résument bien toute la base de l’histoire : HP. Monsieur Patin, psycho-médico-chirurgico-assistant social, responsable du centre de réinsertion pour personnes traumatisées par des sectes Réveillons-nous, veille depuis plusieurs années sur deux handicapés sociaux, qui pourraient passer pour psychopathes. Ils se préparent à parler de leur terrible expérience, avant de tenter de se réinsérer dans la société.


On ne sait pas à quoi s’attendre quand on rentre dans leur laboratoire : une chaise renversée sur un carrelage à damier noir et blanc… À mesure que les personnages rentrent sur le plateau, on sent que quelque chose ne tourne pas rond… et qu’on va facilement rentrer dans cette ronde carrée et bancale.


Le burlesque est maîtrisé à la perfection, tout est pensé, millimétré et ces trois virtuoses de l’humour nous offrent une heure de fou rire. Les personnages typés et caractérisés sont ridicules, excessifs et poussés aux limites de la caricature. Le Dr Patin, interprété par Fehmi Karaarslan, est un pince-sans-rire. Son attitude, calme et malsaine, est ponctuée de bouffées délirantes. Les deux patients, Denis et Fabrice (François Herpeux et Charlie Danancher), sont d’une extravagance particulière : chacun un corps désarticulé habillé de vêtements trop courts, trop colorés, trop moulants… Leur démarche, leur voix, leurs tics et articulations ne sont que les prémices du délire à venir. Même les running gags fonctionnent à chaque fois.


Cette farce cache tout de même des sujets graves, notamment la manipulation dont nous sommes sujets dans notre société moderne… Manipulent-ils aussi le public ?

Néanmoins, la drôlerie va tellement loin que le public n’est pas poussé à s’y attarder.


La volonté de la compagnie Le Spoutnik à travailler un théâtre tourné vers l’absurde, le corps et son langage émotionnel est largement atteinte avec ce spectacle… à voir comme une thérapie de groupe.


"Ils ont vécu l'horreur, mais ça va mieux" Monsieur Patin


Human Profit par Le Spoutnik

avec Fehmi Karaarslan, François Herpeux, Charlie Danancher

Direction de jeu Rémy Piaseczny


A suivre sur le site officiel de ce premier laboratoire burlesque européen...

mardi 23 mars 2010

La résistance à l’épreuve
Le Jeu de la Mort - mercredi 17 mars, sur France 2


On nous l’annonçait comme l’émission choc ; un douloureux miroir qui allait percer à jour les immondes travers de la télé-réalité et dévoiler en filigrane le lamentable appauvrissement de notre libre-arbitre.

Mercredi 17 mars, après plusieurs semaines de buzz, France 2 a diffusé en prime-time le documentaire-évenement « Le jeu de la mort ».

Le principe de ce programme est l’adaptation de l’expérience de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité, conduite dans les années 60.
A l’époque, des candidats, pensant participer à une expérience scientifique sur l’efficacité de la punition dans l’apprentissage, étaient amenés à infliger des secousses électriques croissantes à un autre candidat - complice de l’expérience - lorsque ce dernier répondait faux à des questions. Les sévices allaient jusqu’à un choc de 450 volts, niveau considéré comme largement mortel. Cette expérience de Milgram démontrait à quel point une simple autorité considérée comme légitime et juste pouvait amener les individus à commettre le pire.


Dans l’émission diffusée sur France 2, l’autorité n’est plus scientifique mais télévisuelle. Elle revêt la forme d’un jeu télévisé. La présentatrice, la production et le comédien-victime (à qui l’on inflige les fausses décharges électriques) sont de mèche pour piéger les candidats, persuadés de participer à un jeu télévisé forcément bon enfant.
En revanche, le public – et cela pourrait faire l’objet d’une autre étude – n’est pas dans la confidence et suit avec un enthousiasme atterrant les commandements macabres du chauffeur de salle.


On nous l’annonçait traumatisant, et ça n’a pas loupé.
Nous sommes choqués, horrifiés par cette nature humaine dévoilée. 81% des candidats sous l’emprise de l’autorité, pris au piège par leur adhésion au jeu et par la pression du plateau télévisé, sont allés jusqu’à tuer virtuellement un homme.
« Saisissant ! » s’empressent de commenter les spécialistes (philosophes, historiens, psychanalystes) lors d’un débat de décryptage qui suit, tel une cellule psychologique, la diffusion du documentaire.

Comme il était prévu, la télé - et plus particulièrement la télé-réalité - est au banc des accusés, et les têtes pensantes de la lucarne semblent découvrir avec stupeur le virage aliénant qu’a opéré la télévision depuis quelques années.
Rien de nouveau donc.

Pourtant, il semble que ce soit plutôt du côté de la réalité qu’il faille creuser.

En braquant les projecteurs sur la télévision - proie facile qui s’en remettra – le débat préserve la tranquillité de notre conscience, coupable quotidienne de collaborations ordinaires, de lâchetés aveugles et de passivités coupables.

Au travail, dans la rue, au supermarché, à la maison, en vacances, je collabore, vous collaborez, nous collaborons à des milliers de petites injonctions sans gravité. Les conséquences invisibles ou lointaines sont pourtant bien réelles.

L’issue n’est jamais aussi choquante que la mort directe et immédiate d’autrui.
Les conditions ne sont pas non plus aussi insidieuses : il n’y a pas de public pour galvaniser notre angoisse, ni de présentatrice pour nous rappeler à l’ordre.
Mais nous participons constamment à des injustices sur lesquelles nous n’avons autre choix que de fermer les yeux. Nous obéissons sans besoin de châtiment à la peur du chômage, au système hiérarchique, à la compétition permanente, à la publicité, à la médiocrité politique, à la culture dominante…
Nous adhérons même à a résignation.

Depuis mercredi, nous sommes unanimes pour accabler les candidats de ce jeu, espèce de collabos modernes.
Mais fustige t-on publiquement les agents de police qui arrêtent au faciès car leur hiérarchie réclame des chiffres ou ces chimistes qui développent des poisons à répandre sur nos légumes ?
Blâme t-on avec la même sévérité ces ingénieurs de l’industrie françaises qui pillent impunément les ressources naturelles de peuples pauvres ou ces agents administratifs qui concourent à appliquer des mesures d’expulsions inhumaines ?
Ceux-ci n’abandonnent pas leur activité au nom de la morale comme les 19% de « héros » de l’émission qui ont renoncé à torturer.
Bien au contraire, ils sont félicités et même encouragés.

Mercredi, la France a fait un pas de côté pour découvrir avec effroi que la morale ne fait plus partie des fondamentaux de sa société. Et elle a constaté que bien rares sont les résistants.

dimanche 21 mars 2010

The Ghost-Writer, l’homme de l’ombre

Le dernier film de Roman Polanski, d’après un roman de Robert Harris, reprend un schéma scénaristique classique du cinéma : un écrivain sans prétention avouée (Ewan McGregor) se retrouve au cœur d’une tourmente politique qui le dépasse largement : engagé par Adam Lang (Pierce Brosnan), ancien premier ministre britannique, pour rédiger ses mémoires, il découvre que le précédent rédacteur n’a pas survécu à sa mission. Puis le premier ministre est poursuivi par la justice internationale pour torture sur des terroristes durant la guerre en Irak, dans laquelle il avait engagé son pays.

Dans ce schéma classique, le scénario n’en est pas moins brillant : l’action est concentrée sur une île américaine. L’autarcie impossible : séparée du continent, elle est un lieu entre le monde de la justice internationale dont les Etats-Unis se sont en exclus en ne ratifiant pas le statut de la Cour Pénale Internationale (tout comme la Chine, la Corée du Nord, la Russie et Israël !) et le grouillement du monde perpétuellement présent sur les écrans de télévision et qui veut la peau d'Adam Lang. Rappelons que c’est ce même grand pays de liberté qui chasse le réalisateur franco-polonais depuis plus de trente ans. Quoi qu’il en soit de cette affaire, on devine l’intelligence du réalisateur que de poser l’action de son film dans un pays où il n’a pas droit de cité. L’île est battue par les vents, l’employé de maison ne cesse jamais de ramasser des feuilles mortes qui s’envolent dès lors qu’elles sont ramassés ; les scandales politiques éclatent inutilement sans que jamais ne soit remis en cause le système international, nous continuons à faire confiance aux mêmes hommes qui organisent les relations internationales.

La subtile psychologie des personnages amène à un dénouement qui, tout en tenant en haleine le spectateur, évite les coups de théâtre artificiels : les gentils ne se révèlent pas être les salauds. Le nègre d’abord réticent à toute sorte d’implication ou même de positionnement va peu à peu s’interroger, fouiller et trouver : si ce n’est par pur désir de vérité, c’est d'abord de la curiosité. Quant à la dernière scène qui sacrifie l’écrivain, loin d’être précipitée, il semble qu’elle ne fasse que souligner une ultime fois le propos du film : la continuelle longueur d’avance des décideurs mondiaux et l’inefficience politique de ceux qui essayent d’agir contre, et même, leur inutile intégrité : ils furent assez naïfs de croire qu’ils ne le paieraient pas à un moment ou à un autre.




The Ghost-Writer de Roman Polanski d’après « L’homme de l’ombre » de Robert Harris, sortie le 3 mars 2010, avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Catrall
 
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