mercredi 28 avril 2010

Lucian Freud, derrière la chair...

Le génie est dans l'énergie. Voici ce que le visiteur entend dire de la bouche de Lucian Freud (né en 1922) dans le film présenté à la fin de l'exposition du Centre Pompidou. Recouverts de multiples touches de peinture séchées, l'atelier que l'on découvre filmé, photographié ou peint est devenu palette et témoin de l'énergie qu'a Freud depuis les années 60 à sans cesse remettre sur la toile de son chevalet, dans la même pièce, le corps posé là. Ce peut être le même, celui d'une obèse, celui de son chien ou le sien propre, mais la chair n'est jamais la même, marquée qu'elle est par les années ou la lumière, les fissures et les plis que lui confère sa position. Les stars Elisabeth II et Kate Moss, dont les portraits ne sont pas présentés à l'exposition mais que l'on découvre dans les catalogues de la boutique, ne sont pas épargnées par la texture épaisse qui naissent des brosses aux poils durs et élastiques de l'artiste.

Sleeping by the Lion Carpet, 1995-1996
[Endormie près du tapis au lion]
Huile sur toile, 228,6 x 121,3 cm
Collection Lewis
© John Riddy
© Lucian Freud

En philosophie ou en religion, la chair s'oppose à l'âme. Il semble aussi que les deux s'excluent dans les toiles de Lucian Freud, où les corps ne sont en général que morceaux de viande : soit qu'ils soient endormis, soit que, derrière leurs regards vides, ils paraissent perdus dans des interrogations qui les empêchent d'être présents à eux-mêmes... et pourraient être expliquées par la solitude ontologique dans lesquels Lucian Freud les peint : nus -les vêtements confèrent une identité, une position dans la société-, entourés de compagnons qui leurs tournent le dos -cf. la relecture de L'après midi à Naples, de Cézanne, les couples allongés-, dans des pièces quasiment dénuées de mobilier.

After Cézanne, 2000
[D’après Cézanne]
Huile sur toile, 214 x 215 cm (dimensions irrégulières)
Canberra, National Gallery of Australia, Purchased with the assistance of the Members of the NGA Foundation, including David Cœ, Harold Mitchell AO, Bevelly Mitchell, John Schaeffer and Kerry Stokes AO, 2001
Photo © National Gallery of Australia, Canberra
© Lucian Freud


Retour à l'atelier : l'école de Londres

"Je pense toujours que "connaître quelque chose par coeur" permet plus de profondeur que de voir de nouveaux sites, aussi splendides soient-ils."

Il semblerait que la vie de Lucian Freud vérifie sa pensée. C'est en effet pour la dernière partie de son oeuvre, celle des nus retracés dès le milieu dès années 60 dans l'atelier, que le peintre acquit sa réputation. En retournant dans cette antre mythique de l'artiste, Lucian Freud, s'inspirait de Francis Bacon, qu'il fréquentait à Londres. Dans cet espace étouffant, borné et reflétant sur les corps ses maigres ressources chromatiques, les marrons des parquets, le vert mate des plantes d'intérieur, le peintre saisit son unique échappatoire : le vide métaphysique que les chairs enveloppent. A voir.

Au centre Pompidou, Paris 4e, Métro Rambuteau, RER Châtelet-Les Halles, jusqu'au 19 juillet 2010, tarif expo : 12 euros (réduit 9) Le laissez-passer pour les -26 ans est à 22 euros (entrée à toutes les expos pour un an, entre autres). Tous les jours sauf mardi et 1er mai, de 11h à 21h (fermeture des caisses à 22h).


dimanche 25 avril 2010

Le quai de Ouistreham, de F. Aubenas : plongée dans le monde des "précaires"

"Aujourd'hui, on ne trouve pas de travail. On trouve des "heures"."...

Ainsi en est-il pour les femmes de ménage à Caen : deux heures le matin par-ci, quelques heures dans la journée, parfois d'autres le soir après la sortie des employés des bureaux... Et, entre temps, les trajets d'une entreprise à l'autre, les enfants, les formations à Pôle Emploi obligatoires (sinon vous êtes radiés des chiffres, Pôle Emploi doit présenter de meilleures statistiques...) et les recherches justement pour remplir sa semaine de quelques "heures" supplémentaires. "On travaille tout le temps, sans vraiment avoir de travail, on gagne de l'argent sans vraiment gagner notre vie".

Ces femmes, précaires des plus précaires, rejetées depuis longtemps par des syndicats tenus par les "ouvriers" -eux-mêmes bourgeois au sein des plus pauvres-, Florence Aubenas les a côtoyées six mois en tant que collègue. Disparue sous prétexte d'écrire un roman au Maroc, elle a nettoyé les chiottes du ferry en partance de Ouistreham, les bungalows de campings normands, les bureaux d'entreprises, etc. Teinte en blonde, elle s'est inventée le CV vierge d'une femme au foyer lâchée par son mari et s'est promise de s'arrêter au moment où elle décrocherait un CDI.
Qu'allait-elle faire dans cette galère ? Quel besoin avait-elle de se lever à 4h30 du matin, sillonner les zones désindustrialisées de Caen, passer ses dimanches dans un supermarché avec un chômeur longue durée ?
"Comprendre cette crise dont on parle tant", explique-t-elle aux Inrocks, redonner du sens à des mots entendus depuis les années 80 (crise, chômage) sans qu'on sache exactement ce que, derrière leurs quelques lettres, ils cachent tant ils ont été essorés.

A Caen, en 2009, la reporter découvre d'abord un Pôle Emploi kafkaïen : les pseudos-formations, l'acceptation de la part des agences d'offres ne respectant pas les accords de branches, la pression mise sur les conseillers rendus responsables de leurs ouailles, le tout dans un seul objectif : faire baisser les chiffres...
"" Ne commencez pas à décourager les employeurs, agissez comme ils vous le demandent, ne les contredisez pas. Les offres ne sont pas faites selon vos désirs à vous, mais les leurs.""

Derrière ces chômeurs dont il faut absolument se débarrasser, soit en les "casant", soit en les " radiant", Florence Aubenas, bourgeoise parisienne ancienne journaliste de Libé, désormais au Nouvel Obs, entre dans le monde de ceux qui ne peuvent se payer un dentiste, ceux qui estiment qu'à vingt-ans "c'est [déjà] trop tard" pour changer de vie, un monde où le dimanche, l'on s'occupe et l'on drague à l'hyper, où l'on est fière de bien nettoyer des vitres, où paradis rime avec CDI.
Pour dire tout cela, Florence Aubenas jouxte subtilement entre grands et petits plans, son récit mêle état des lieux d'une région appauvrie par la désindustrialisation et dont les "ex-Moulinex" réveillent par leurs récits la "civilisation engloutie", et portraits sensibles de ces Germain, Françoise, Marguerite et Mimi qui se battent pour un seau d'eau ou réussissent à garder leur fraîcheur et leur dignité dans une société dont les membres les traitent avec une condescendance impatiente quand ils se soucient de leur existence, non gênés qu'ils sont sinon de faire l'amour alors qu'eux ou l'un de leurs pairs passent l'aspirateur.

Au-delà d'une illustration concrète de ce que pourrait être "la crise", Florence Aubenas rend, le trop court temps de quelques pages, leur existence aux "femmes de ménage".

Le Quai de Ouistreham (Editions de l’Olivier) 269 pages, 19 €

samedi 24 avril 2010

Peer Gynt, 3 premiers actes, 1ère étape de travail

Pourquoi Peer Gynt ne tient-il pas en place? Peut-être parce que, cherchant toujours plus loin des raisons de se sentir vivant, Peer Gynt se décourage des autres, se décourage du réel, et finit par se perdre dans un rêve éveillé. Mais ces rêves qui l’obsèdent ne sont-ils pas au fond l’expression d’un seul rêve, celui de caresser un jour l'incompressible liberté de l’homme ? Et la liberté d’ailleurs, est-ce un projet, un but en soi, ou plutôt le moyen de se réaliser pleinement ?

Pour raconter tout le(s) sens et toute la passion sensible de Peer Gynt, huit jeunes comédiens s’efforcent de voyager au plus près de la fable, au plus près du moi. Peer Gynt est un drame poétique et philosophique devenu pièce de théâtre de l'auteur norvégien Henrik Ibsen. La trame est une histoire fantastique, plutôt qu'une tragédie réaliste : un anti-héros, prétentieux et aventureux, part défier le vaste monde et rate tout ce qu'il entreprend... S'enfermer dans une recherche de son identité insaisissable, n'est-ce pas à chaque instant se juger et se condamner ?
La pièce est une farce satirique douce-amère proposant une quête de l'identité indéfinissable...

Le personnage principal, Peer Gynt, est un jeune fanfaron qui tente de fuir la réalité pour la pure vie idéale, notamment par le mensonge. À la recherche d'aventure et d'amour, et ayant abandonnée Ingrid, amoureuse se mariant avec un autre, Peer Gynt rencontre une des filles du vieux roi de Dovre qui l'entraîne dans le monde des trolls. Ils rendent ainsi visite au légendaire roi des montagnes et Peer souscrit à la devise des trolls : « Sois à toi-même », alors que la sagesse des hommes lui suggère « Sois toi-même ». Mais afin de pouvoir épouser la princesse et d'avoir biens et honneurs, il est contraint de renoncer à sa condition d'homme... ce qu'il refuse.

Peer finit par se rapprocher de Solveig, jeune fille désespérée rencontrée lors des noces d'Ingrid, et rentre chez sa mère Ase... Il transforme son trépas en chevauchée fantastique au seuil du paradis où il confie personnellement l'âme maternelle au portier Saint Pierre...



Gynt est à la fois un conte fantastique et une pièce de réflexion. Le mouvement de cet homme et sa recherche d'être lui-même admettent une multitude de définitions, qui s'appuient sur des expériences, des situations rendues concrètes et vivantes, scène après scène, par le talent des comédiens et l'intelligence de la mise en scène. Le dispositif scénique est simple, très simple, mais efficace : Peer Gynt trouve de la hauteur grâce à une structure en bois brut... qui sert également à figurer les lieux de vie, à apparaître et disparaître, à rythmer le jeu, à donner du volume au texte... La salle du Pata'Dôme accueille cette pièce parfaitement. Circulaire et en bois elle aussi, elle fait résonner les mots d'Ibsen et sentir les vibrations des mouvements de Peer.

Les huit comédiens jouent cinquante personnages, chantent, assurent les changements de plateau, et transmettent l'humour et la gravité du texte avec justesse. Chaque scène est un récit de vie, mis en espace, en lumière et en son différemment, et la pièce est ainsi rythmée de bout en bout... L'univers est fantasmagorique et les comédiens s'y lancent à fond, pour mieux raconter l'histoire de ce chercheur d'identité et des personnages incroyables qui croisent sa route.

On sent néanmoins que les acteurs ont besoin de quelques répétitions supplémentaires pour consolider leur jeu et le ballet ininterrompu de ce dispositif en bois judicieusement inventé mais difficilement apprivoisable... La simplicité des décors, des costumes et le naturel du jeu renforce cette œuvre mystérieuse et simple : l'histoire d'un homme parti en quête de lui-même.

Mise en scène : Baptiste Relat
Jeu : Melissa Barbaud, Hugues Chabalier, Christelle Hes, Geneviève Icart, Baptiste Jamonneau, Judicaël Jermer, Maxime Mikolajcsak, Laure Poilpré, Charlotte Ramond, Aurélien Serre

Vendredi 23 et samedi 24 avril 2010 à 20h30, dimanche 25 avril 2010 à 18h - Au Pata'Dôme Théâtre à Irigny (près de Lyon) - Entre 8 et 12
€.

lundi 19 avril 2010

Troupe sur tréteaux, farces par 7 et costumes à la bougie : 7 Farces et Comédies de Molière

Christian Schiaretti, directeur du TNP, met en scène des comédies moliéresques encore etintées de la jubilation du théâtre de tréteaux; Costumes du 17ème, visages fardés, les comédiens s'affrontent aux exigences du code de la farce : saut, bastonnades, mimiques, masques, portes qui claquent... L'occasion nous est donc offerte d evoir en un après-midi et uen soirée, dans un même mouvement, sept comédies montées avec intelligence et modernité, jouées à toute allure par des comédiens talentueux.

L’aventure commence avec trois courtes pièces de jeunesse de Molière : La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant, L’Étourdi ou les contretemps.

La Jalousie du Barbouillé

Un jaloux condamne sa porte à sa femme trop volage ; celle-ci invente un stratagème pour faire sortir son mari et entrer elle-même dans la maison en le laissant dehors.
On reconnaît le personnage traditionnel du docteur stupide, bavard, vaniteux, qui ne peut parler que dans un charabia pédant, personnage qui réapparaît dans tout le théâtre de Molière…

La grossièreté du ton, les jeux de mots douteux, les plaisanteries grivoises portent encore la marque des circonstances dans lesquelles étaient jouées ces farces. Cependant, la pièce, peut-être trop courte, paraît un peu creuse, et les comédiens hors de leurs personnages.

« Je suis l’homme le plus malheureux. J’ai une femme. »

Le Médecin volant

Valère aime Lucile et en est aimé, mais Gorgibus, père de Lucile, entend la marier à Villebrequin. Lucile feint d’être malade, et Sabine, sa cousine, va trouver Valère pour lui demander un médecin complaisant, lequel donne pour remède à la malade de s’installer au grand air, dans un pavillon situé au bout du jardin de son père. Là, les deux amants pourront se retrouver. Le médecin est tout trouvé, c’est Sganarelle, valet de Valère. Tout irait pour le mieux si Gorgibus ne surprenait pas Sganarelle redevenu valet ; celui-ci, de crainte qu’il découvre la supercherie, se trouve contraint de feindre d’être le frère du médecin et d’être
brouillé avec lui. Gorgibus promet de réconcilier les deux frères. Suit un jeu de cache-cache du plus grand comique : Sganarelle se métamorphosant si rapidement que Gorgibus croit avoir devant lui deux personnages ; mais pour les réconcilier, il enferme le valet chez lui et va chercher le médecin. Sganarelle n’a qu’une ressource : sauter par la fenêtre, revêtir sa robe de médecin et revenir en scène. Gorgibus croit avoir enfermé les deux frères dans la maison, car il entend leur conversation. Aussi Gorgibus les prie-t-il de se montrer ensemble à la fenêtre. Enfin, la supercherie est découverte. Mais pendant ce temps, Valère avait rejoint Lucile, et Gorgibus n’a plus qu’a pardonner et à donner son consentement à leur mariage.

Cette farce révèle les jeux de personnages et les comiques de situation que Molière maîtrisait parfaitement. Les comédiens jouent avec brio et dynamisme, et le public rentre avec hilarité dans cette histoire rocambolesque.
On découvre que certains comédiens se détachent du lot…

L’Étourdi ou les contretemps

Lélie est amoureux de Célie, esclave de Trufaldin qui l’a achetée à des bohémiens. Pour l’obtenir, il faut la racheter à Trufaldin, ce qui est difficile. Mascarille, serviteur du jeune homme, type du valet fertile en stratagèmes, invente de multiples ruses pour trouver de l’argent et pour vaincre toutes les difficultés qui se présentent. Mascarille n’arrive jamais à ses fins, ses plans étant contrecarrés par l’étourderie de son jeune maître. Le serviteur se fâche, menace de tout abandonner, puis accepte de rester auprès de son maître, par amour pour lui, mais aussi pour ne pas se déclarer vaincu…

Le duo de comédien jouant Mascarille et Trufaldin porte cette farce avec justesse, modernité, rythme… L’esprit de tréteaux est conservé parfaitement, et l’on se rend compte que les textes de Molière peuvent être contemporains. L’écriture en vers est jouée naturellement et permet d’accentuer le rythme du jeu. On sent que les comédiens s’amusent et sont portés par l’esprit de troupe et par un public actif. Il ne manque que d’être sur la place du village, avec quelques bougies…

Le Dépit amoureux

Éraste et Lucile s’aiment, mais Valère révèle à Éraste le bonheur dont il jouit depuis qu’il a épousé en grand secret, dit-il, la belle Lucile ! S’ensuit l’inévitable dépit entre les amoureux Eraste et Lucile. La jeune fille ne comprend rien à ce quiproquo et se tourne du côté de Valère. On comprend que ce dernier, à la faveur de l’obscurité, a épousé non Lucile, mais une autre personne follement éprise du jeune homme.
Il s’agit d’une soeur de Lucile, élevée dans la maison paternelle sous des habits d’homme pour ne pas perdre un héritage. Son identité découverte, elle gardera l’époux qu’elle s’est procuré…

Cette comédie est certainement la plus noire et la moins bien jouée… Longue et peu cadencée, elle a difficilement emmené les spectateurs dans l’histoire d’amour qu’elle raconte. Les acteurs prennent peu de recul sur leurs personnages, parfois trop réalistes. L’intrigue paraît alambiquée, les codes de la farce flous, le public réagit donc rarement aux répliques cinglantes que Molière offre dans cette pièce.

« On ne meurt qu'une fois, et c'est pour si longtemps ! »

Les Précieuses ridicules

Deux jeunes seigneurs, La Grange et Du Croisy, recherchent en mariage la fille et la nièce du bourgeois Gorgibus. Une entrevue vient d’avoir lieu, mais elle n’a point satisfait les jeunes gens. Les demoiselles ont traité avec impertinence leurs prétendants qu’elles ne trouvent point assez à la mode. Ceux ci, fort irrités, se retirent ; et La Grange jure de se venger avec l’aide de son valet Mascarille…
On annonce aux deux Précieuses la visite du marquis de Mascarille, attiré, prétend-il, par leur renom de bel esprit. Mascarille se met aussitôt à leur débiter mille compliments aussi fades qu’alambiqués, que les petites bourgeoises prennent pour argent comptant. Il promet de les introduire dans cette société précieuse où elles brûlent d’être admises. La joie des Précieuses est à son comble quand on introduit un ami de Mascarille, le vicomte de Jodelet. Les jeunes filles n’y tiennent plus, tout heureuses de converser avec ces héros.
Ce n’est qu’un rêve, et le réveil est brutal. La Grange et Du Croisy se précipitent dans le salon au moment où on se préparait à danser et bâtonnent leurs laquais. Les malheureuses, rouges de honte de s’être laissé jouer par des valets, doivent encore supporter les reproches indignés de Gorgibus…

Cette comédie est certainement la plus efficace de la série. Les comédiens se l’approprient totalement et la mise en scène leur permet des libertés de jeu, de rebondissements par rapport aux réactions du public… La modernité des costumes, des maquillages, de la lumière et de la mise en espace fait écho aux clowns que l’on connaît aujourd’hui. Cette pièce très connue de Molière est ici redécouverte par le public, qui devient presque celui que l’auteur connaissait : il réagit, applaudit, rit fort, commente et se lève pour féliciter les talentueux comédiens.

Sganarelle ou le Cocu imaginaire

Gorgibus entend marier sa fille Célie – d’abord fiancée à Lélie – à Valère, fils de Villebrequin. Célie se désole et, dans son trouble, laisse tomber à terre le portrait de Lélie qu’elle regardait. Survient Sganarelle qui aide à transporter la jeune fille évanouie dans sa chambre. Mais la femme de Sganarelle a vu la scène de sa fenêtre ; elle n’a aucun doute, son mari la trompe. Sortant dans la rue, elle y ramasse le portrait de Lélie et Sganarelle la trouve le contemplant : aucun doute, elle a un galant.
Entre Lélie, qui découvre son propre portrait dans les mains de Sganarelle ; il l’aborde, mais Sganarelle, qui croit voir en lui l’amant de sa femme, lui en fait d’amers reproches. Lélie, atterré, croit que Célie s’est mariée et que Sganarelle est son époux. Il est prêt à tomber en faiblesse quand passe la femme de Sganarelle, qui le prie d’entrer chez elle pour s’y remettre. Sganarelle a vu la scène qui confirme ses soupçons. Célie survient et ils se lamentent tous deux sur leurs mésaventures. Sganarelle surgit au milieu d’un entretien entre Célie et Lélie, armé de pied en cap. Il menace Lélie de son épée, mais dès que celui-ci se retourne il prend peur. Fort heureusement, la suivante, témoin de toutes ces fables, rétablit enfin les choses telles qu’elles sont.

Le public est ici tout acquis à cette pièce, elle est celle qui fait le plus écho aux relations amoureuses de nos jours : cocufiage, malentendus et jalousie. C’est cependant la moins originale dans la mise en scène, les allers et venues des personnages sont trop nombreuses et rappellent trop le vaudeville.

L’École des maris

Deux frères, Ariste et Sganarelle, tuteurs de deux très jeunes soeurs qu’ils doivent épouser malgré la différence d’âge, agissent au rebours l’un de l’autre à l’égard de leur pupille respective. Tandis qu’Ariste laisse Léonor jouir d’une entière liberté, par quoi il s’en fait aimer, Sganarelle, rétrograde en tout et se fait haïr d’Isabelle qu’il tient recluse.
C’est Isabelle elle-même qui forge les ruses, et le comique de l’intrigue tient au fait que c’est Sganarelle qui en est l’agent inconscient : en lui demandant d’expliquer à Valère qu’elle ne veut plus qu’il l’aime, elle fait savoir à celui-ci qu’elle a découvert sa passion ; en chargeant ensuite Sganarelle de retourner à Valère une cassette contenant un billet qu’elle refuserait de lire (alors qu’il ne lui a rien envoyé), elle informe le jeune homme de sa situation et de sa volonté de le rejoindre pour l’épouser ; c’est encore Sganarelle qui transmet à Valère l’idée de l’enlèvement puis qui amène les deux jeunes gens à se parler à mots couverts devant lui. Les péripéties de l’enlèvement occupent tout le dernier acte : c’est en fait une fuite, Isabelle, voilée, se faisant passer auprès de Sganarelle pour sa soeur Léonor, et c’est Sganarelle en personne, trop content d’imaginer son frère trompé par sa pupille, qui fait venir notaire et commissaire et oblige Ariste à signer, avant de signer lui-même, un acte dont il découvrira après coup qu’il rend Isabelle et Valère mari et femme.

La modernité est également de mise dans cette comédie, qui marque l’évolution de l’écriture de Molière, alors rentrée à la Cour. La justesse de certains personnages secondaires suffit à porter la comédie et éclaircit les relations entre les protagonistes. Les adresses au public sont nombreuses et lui permettent d’être attentif jusqu’au bout à cette dernière comédie.

La dernière réplique de ces heures moliéresques est représentative de son auteur et de ce que le metteur en scène a souhaité transmettre. Les farces sont reflets de la société dans laquelle elles ont été écrites et sont facilement adaptables aux problématiques, donc au théâtre, d’aujourd’hui. L’adresse au public est représentative de ce que Molière souhaitait faire passer par son écriture et de la complicité qu’il mettait en place avec ses comédiens et son public.

« Vous, si vous connaissez des maris loups-garous, Envoyez-les au moins à l'école chez nous. »

Les premières farces de Molière ont été écrites pour des troupes. Ce sont leurs racines. Ils étaient neuf comédiens, comme nous. Ils faisaient tout, et évidemment, les conditions d’accueil et de tournée les faisaient travailler sur un théâtre de tréteau. Les décors n’existaient pas, il y avait juste des accessoires pour jouer, une table, une chaise et puis voilà.
Ces textes sont le fondement de l’œuvre de Molière qui a eu une vie de tournée pendant treize ans, parcourant la France entière. Durant cette période, il est avant tout acteur et auteur au sens où l’on pouvait l’être à l’époque, c’est-à-dire plagiaire: il s’inspire de canevas de farces. C’est là qu’il trouve les définitions de son théâtre futur.
Christian Schiaretti

L’exercice est rare et impressionnant, le spectacle éminemment populaire, et les pièces accessibles à tous : ces quiproquos, ces histoires de barbons éternels cocus, ces rosseries, fous rires et claquements de portes constituent un hymne à la vie, à l’amour et au théâtre. Aucune concession n’est faite cependant, la plus grande rigueur préside sur la scène, éclairée comme à la bougie, avec les loges à vue où les comédiens se changent, de costumes du XVIIe de toute beauté, une diction qui fait la part belle à la langue…

Schiaretti sait ici conserver l'esprit de Molière tout en exploitant les tréteaux de manière brillante et efficace. Il dirige ses comédiens parfaitement, tout en leur laissant la liberté de rebondir sur les réactions du public et de s'amuser de ces farces.

Assister, dans un même mouvement, à ces sept comédies permet de prendre conscience de la récurrence de certains thèmes, d’entrer en intimité avec l’écriture et le jeu, d’en suivre l’évolution et de partager avec un groupe de comédiens des heures de complicités et d’échanges (néanmoins, journée peut-être trop longue d'une heure...). Un voyage dans la comédie humaine, hilarant et contemporain. Du Théâtre.

12 comédiens, 200 costumes, 66 perruques… 7 Farces et Comédies réussies.


Avec les jeunes comédiens de la troupe permanente du TNP : Laurence Besson, Olivier Borle, Jeanne Brouaye, Julien Gauthier, Damien Gouy, Aymeric Lecerf, David Mambouch, Clément Morinière, Jérôme Quintard, Juliette Rizoud, Julien Tiphaine, Clémentine Verdier ; mises en scène de Christian Schiaretti


Au fraîchement ouvert Petit Théâtre du TNP – Villeurbanne
Petit théâtre du TNP, les 10, 11, 17, 18, 24 avril 2010 à 14h00 - dates supplémentaires les dimanches 11 et 18 avril à 14h00
- entre 13 et 23€

mercredi 14 avril 2010

La Ballade de Simone : derrière l'ambivalence

Un spectacle présenté par le théâtre du Lucernaire, En Votre Compagnie et Electron libre.

Quand Simone de Beauvoir écrit Le Deuxième sexe, à la fin des années 40, elle est quarantenaire et amoureuse de Nelson Algren. Tout écrivain qu'il est, Nelson se distingue en de nombreux point de Sartre : il est américain, apparemment meilleur au lit que ne l'est l'existentialiste français et il veut Simone entièrement pour lui. Sous sa plume, "l'amour" n'est pas succédé des mots "contingent" ou de "nécessaire". Elle, le Castor, se découvre auprès dans ses bras "grenouille", pauvre bactracien imbécile recherchant la chaleur du "crocodile" ; elle l'appelle "mon mari" et lui promet d'être très gentille, de tout lui faire, notamment "la vaisselle".

Peu ou prou, c'est parallèlement à ces lettres enflammées qu'elle écrit par exemple :

"Au contraire chez la femme il y a, au départ, un conflit entre son existence autonome et son "être-autre" ; on lui apprend que pour plaire, il faut apprendre à plaire, il faut se faire objet. Elle doit donc renoncer à son autonomie. On la traite comme une poupée vivante et on lui refuse la liberté ; ainsi se noue un cercle vicieux ; car moins elle exercera sa liberté pour comprendre, saisir et découvrir le monde qui l'entoure, moins elle trouvera en lui de ressources, moins elle osera s'affirmer [...]". (Le Deuxième sexe)

Le spectacle qui était joué au Lucernaire s'attache à montrer cet "ambivalence" en faisant très précisément répondre les textes aux textes, l'essai aux lettres. A la ligne près, et grâce à la complémentarité des deux comédiennes -une pétillante fraîche blonde et une brune mordante aux airs de professeur- l'on suit les correspondances entre les paragraphes, les dissonances et les ambivalences d'une femme écrivain qui précise à son amant qu'une partie de ce qui deviendra par la suite le grand manifeste du féminisme lui permet, aussi, de se payer le voyage outre-atlantique... Que faut-il comprendre de ces rapprochements, de cette Ballade ? Que Le Deuxième sexe est le gagne pain d'un amour trop parfait pour exister dans le cerveau d'une intello qui dit dans ses mémoires toujours vouloir tout contrôler, toujours se regarder se regardant, constamment être présente à elle-même ? Gagne pain d'un amour qui se révélera trop parfait pour Sartre ? Ou un texte jubilatoire, compilation de milliards de recherches, de vivantes anecdotes glanées sur le trottoir de Saint-Germain ou dans les rues d'Alger, le fruit du travail d'une femme passionnée qui se plonge dans les livres et dans son siècle comme dans les bras de cet homme ? ("C'est étrange et stimulant de découvrir soudain, à quarante ans, un aspect du monde qui crève les yeux et qu'on ne voyait pas", La force des choses.) Sartre cherche, d'abord, la vérité, Beauvoir, le bonheur, elle l'écrit tout au long de ses Mémoires d'un ton d'évidence, et c'est d'ailleurs de cette quête qu'elle tire son talent d'écrivain, offre au lecteur des mémoires un texte vif et enthousiasmé. Cette même quête pourrait être justement une sorte de conclusion au Deuxième sexe. Beauvoir vit pour elle.

Au vu de La Ballade de Simone, l'on pourrait estimer que Michelle Brûlé qui a adapté ces textes, et Nadine Darmon qui les met en scène, comprennent ainsi l'ambivalence beauvoirienne : leur spectacle est pétillant, léger comme une ballade.

Le mariage à trois, x2

Avant-première

Un dramaturge reçoit chez lui les protagonistes de sa nouvelle pièce. Mais la présence conjuguée de son ex-femme, de son nouvel amant et d’une jeune assistante, va rendre la journée particulièrement tumultueuse, entremêlant création et enjeux sentimentaux.


L’histoire (d’amour(s) ?) paraît simple : Hariet (Julie Depardieu) et Auguste (Pascal Grégory) ont divorcé, mais ils s’aiment encore et continuent d’entretenir une relation plus ou moins platonique. Auguste s’est toujours inspiré d’Hariet et de l’amour qu’il lui porte pour écrire ses pièces de théâtres dramatiques. Hariet n’a joué que dans les pièces d’Auguste et a besoin d’être valorisée par son regard. Leur lien est unique et complexe, leur relation inachevée et frustrante. Vient alors Théo (Louis Garrel), nouvel amant d’Hariet, à l’opposé d’Auguste, tant au niveau physique qu’au niveau de ses sentiments. Ils prévoient de se marier, seulement quelques mois après leur rencontre. Auguste remarque tout de suite qu’Hariet ne lui appartient plus, qu’elle ne plus être son inspiration, rassurante et valorisante. Mais cela lui permet d’ouvrir les yeux sur la présence de Fanny (Agathe Bonitzer), présente sous son toit depuis quelques semaines, discrète et calme.

Ce(s) mariage(s) à trois amènent alors des relations malsaines et destructrices et des sentiments confus et incertains entre les personnages, qui se cherchent et se provoquent. Le théâtre n’est qu’un prétexte au jeu des relations.



Lui, l’ex-mari, l’amoureux, l’écrivain torturé, Auguste. L’Auguste, émouvant, amusant, agaçant. Nostalgique, il semble ne pas pouvoir (vouloir ?) se remettre de la séparation d’avec Hariet. Il a besoin de l’énergie et de la présence de l’autre pour écrire (vivre ?). Il a besoin de l’amour de l’autre pour se sentir vivant et s’ouvrir sur le monde (les autres ?).

Elle, l’ex-femme, l’amoureuse, l’utopiste, Hariet. Elle a l’air d’aimer tout le monde et personne de vouloir rester lier à son ex-mari tout en répondant à ses pulsions envers Théo, le jeune acteur. Elle a besoin de cet éternel lien impossible avec Auguste pour mieux se jeter dans les bras de Théo, elle aime se sentir désirée et inaccessible.

Alors oui, il semble parfois qu’un « mariage à 3 » soit une utopie possible pour elle.

Lui, l’amant, le jeune acteur, le séducteur, le tolérant, Théo. Peut-être le seul vrai libertin (libertaire ?) du quatuor… Désir de plaire, de séduire, oui. Mais aussi d’aimer Hariet. Il suit les mouvements des autres tout en essayant de trouver sa place dans ce tourbillon de sentiments.

Elle, enfin, la jeune fille, l’étudiante, le nouvel élan, Fanny. Elle est celle que l’on va consulter à l’étage des confessions. D’abord à se taire, elle finit par sortir de sa seule écoute, pour animer les autres et mettre l’histoire en marche. Elle est la seule à ne pouvoir aimer qu’une seule personne à la fois. Elle paraît la plus claire dans cette maison où c’est compliqué. Grâce à Hariet, celle qui, invisible, était assise au bureau d’Auguste, devient le maillon central de cette histoire d’amours pluriels. Pas avare de sentiments, elle est un recommencement pour Auguste.

Tourné en plans séquences dans l’ordre chronologique des scènes, ce nouveau Doillon tente de prendre les personnages bien en face, au-delà de la complexité des relations. Le texte est dense, les personnages n’arrêtent jamais de parler, de se parler, de commenter leurs mouvements, de dire ce qu’ils pensent et d’interpréter les (ré)actions des autres. Le film met la parole en avant et filme la (con)fusion de sentiments au plus près.

Très théâtral, ce huis clos offre au spectateur humour et réflexion sur les comportements que l’adulte amoureux est capable d’adopter. Le jeu des acteurs est plein de réalisme, sans tomber dans le naturalisme, et apporte au film une dimension romantique.

Néanmoins, le film n’apporte rien de nouveau au cinéma français, mise à part la présence d’Agathe Bonitzer, fraîche et juste dans son jeu (révélée par son papa Pascal dans Le Grand Alibi puis par Christophe Honoré dans La Belle Personne).

Louis Garrel et Jacques Doillon, un duo intellectualo-artistico-pompette

Pour la rencontre suite à la projection du film, devant une salle à moitié pleine, Jacques Doillon et Louis Garel arrivent bien éméchés... ILs n'étaient sûrement dans la salle pendant la projection !

Résumé d’un débat surréaliste… Un des spectateurs a beaucoup insisté sur le fait que dans les films de Doillon les enfants se prennent souvent pour des adultes et les adultes pour des enfants… La maturité est souvent remise en question dans les relations que Doillon développe. Ce dernier, pas tout à fait d’accord, appuie sur le fait que la vie, et plus particulièrement les relations amoureuses, nous amène parfois à réagir de manière plus ou moins réfléchie, et qu’il n’est pas question d’être adulte ou enfant. De plus, les relations amoureuses ne sont ni linéaires ni éternelles, et c’est ce que Le mariage à trois essaie de dire, d’un point de vue particulier et subjectif.

Louis Garrel, quant à lui, arrive à glisser à son metteur en scène que l’on n’a pas le même point de vue à 25 ans qu’à 60 ans, mais que cela n’empêche pas d’avoir un avis intéressant sur les choses... A part ça, il a décidé de jouer dans ce film pour son réalisateur et non pour son sujet et a apprécié retravailler avec Agathe Bonitzer (qu’il avait rencontrée sur le film de Christophe Honoré La Belle Personne).

Ce qu’on peut retenir de cette rencontre est « En fait, ça demande si Hortefeux était aussi con quand il était petit que maintenant » (L.G.).

Film de Jacques Doillon, avec Pascal Greggory, Julie Depardieu, Louis Garrel, Agathe Bonitzer et Louis-Do de Lencquesaing.

Sortie nationale le 21 avril 2009

dimanche 11 avril 2010

"Coline (les amis de mes amis)" : le buzz avant le biz

Pour produire son film, le réalisateur de "Coline (les amis de mes amis)", Étienne Constantinesco, a reçu, entre autres, le soutien financier de sa ville, Strasbourg, et de la région. Pour tourner ce même film, les amis et autres bonnes volontés ont répondu présent. Pour la distribution, ce fut une autre affaire : se préoccuper des copies, des affiches, des salles, trembler dès le mercredi fatidique, connaître les chiffres de cette première journée qui déterminent la durée de vie d’un film. Étienne Constantinesco, lui, a préféré miser sur Dailymotion, négocier l’hébergement du film pendant trois semaines et profiter d’une visibilité en home page. Certes, peut-on vraiment comparer la facilité d’un clic à l’achat d’un billet, l’ordinateur ronronnant au feutre de la salle obscure ? Qu’importe ! "Coline..." s’offre à coup sûr une meilleure publicité en inaugurant un canal inédit de distribution et, sans aucun doute, de plus nombreux spectateurs.

Mais, à se lancer le premier dans une telle entreprise, Étienne Constantinesco parle plus souvent de ce pari de producteur que de son travail de scénariste et de réalisateur. "Coline...", c’est pourtant une histoire, celle de gars qui pensent pouvoir se faire de l’argent facile en jurant qu’il n’y a pas d’embrouilles. Ce sont pourtant elles, les embrouilles, qui fournissent le scénario en personnages et rebondissements. Tous sont là parce qu’ils veulent de l’argent, ne pas travailler au MacDo ; l’argent, c’est pour la liberté, même pas pour la frime, Raph se traîne les mêmes baskets depuis dix ans. Les embrouilles fournissent aussi les dialogues en grossièretés, peut-être trop, mais on veut bien y croire et le langage, souvent imagé, prête à sourire.


COLINE (Les amis de mes amis) - La bande annonce

Paumé, pour gagner sa liberté ou pour ne pas perdre ce qu’il lui en reste, Raph se fait très vite de nouveaux amis. Mais, à se faire trop rapidement de nouveaux amis, statistiquement, on a plus de chance de se laisser tomber par eux. Quand Raph demande à Alex de lui sauver la vie, ils sont potes après tout : "Oui on est potes mais c’est la vie mon pote". Et Raph de conclure : "J’en ai marre d’être un bouffon". Une chose à régler avant la liberté.

"Coline (les amis de mes amis)", un film de Etienne Constantinesco, avec Rapahaël Barthlen, Jena Bailly, Tewfik Jallab, Estelle Gallarme, Charles Hurez, Lahcen Razzougui, Choukri Rouha, Imer, Kutlovci…
Sortie le vendredi 9 avril 2010 sur Daylimotion, disponible pendant trois semaines. Interviews, photos et actualités sur le le site du film.
 
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