vendredi 26 mars 2010

Week-end ça tchatche aux Subsistances, Lyon


Switch, de la compagnie -Bam-


Premier spectacle de la compagnie -Bam-, Switch est une création collective de six artistes, mêlant différents arts du cirque.


Compagnie -Bam- parce qu’un mât chinois puis Bam ! Parce que des bascules puis Bam ! Parce que des acrobaties puis Bam ! Parce des planches puis Bam ! Parce de la musique, du rythme, de la danse, de l’humour, de la poésie… puis Bam ! Bam ! Bam !

Switch parce que ces six garçons passent d’un art à l’autre avec aisance, énergie, talent et ingéniosité.


Le rythme, amené notamment par des percussions et des mouvements millimétrés, vient comme pulsation du groupe, un battement de fond de ce spectacle rapide et haut en couleurs.

Tous les codes du cirque classique sont présents (adresse directe au public, numéros millimétrés, prises de risques…), mais ils sont réinventés, modernisés, détournés et servis à la sauce -Bam-.

Chacun a sa spécialité, certains chantent alors que d'autres grimpent, certains sont drôles alors que d'autres sont poètes ou encore danseurs... Le mât chinois, trop peu exploité, est au centre de la scène et des mouvements et sert d'appui à des acrobaties libres. La bascule hongroise est le seul outil utilisé par les six artistes, avec laquelle ils ponctuent le spectacle de manière originale, dynamique, ludique et généreuse. Ils s'y retrouvent comme sur un trampoline et offrent ainsi au public quelques fortes doses d'adrénaline...

Et un électron libre parcourt la scène souvent la tête en bas, sautant, se contorsionnant, exécutant des sauts périlleux et autres cascades purement circassiennes. Il nous permet d'ailleurs de nous y retrouver dans ce spectacle trop peu cadré et manquant de numéros époustouflants.


Leurs performances techniques et leur talent de musiciens-chanteurs nous pousse à retomber en enfance, la bouche ouverte et les yeux brillants devant tant de prouesses hors du commun… Malheureusement, ils switchent trop vite entre chaque forme et chaque narration et s’empêchent de s’attarder quand le public en aurait besoin. On reste sur la frustration de ne pas pouvoir profiter de leur talent.

Aujourd’hui, les circassiens sont tous bourrés de talent, Switch renvoit d’ailleurs un peu au travail de Ieto, présent l’année dernière aux Subsistances, il faut donc qu’ils réussissent à se démarquer autrement que par leur technique.


Un premier spectacle brouillon mais prometteur, vivement le prochain week-end ça tcatche.


Avec : Guillaume Amaro, mât chinois ; William Thomas, acrobaties ; Thibault Lapeyre, mât chinois ; Josuah Finck, bascule ; Socrates Minier Matsakis, Bascule ; Sylvain Briani Colin, bascule. / Regard extérieur : Dominique Bettenfeld et Bruno Dizien / Création Lumière : Guillaume Fesnau, Clément Bonnin / Création son : Pierre Berneron / Costumes : Laure Hieronymus / Administratrice : Julie Cottier



Aussi bien que ton cœur, ouvre moi tes genoux

de François Chaignaud

Performance pour 1 personne


Sous la forme de la consultation, du rendez-vous, du tête-à-tête ou de l'entretien, ce concert pour une personne donne à entendre des sonnets érotiques du XVIIIème siècle. Ces poèmes énoncent et adressent des flux de désirs, obscènes et sublimes, cadenassés, captifs dans les codes formalisés du sonnet. Le face à face laisse exploser l'intimité, troublante, inquiétante, sensuelle.


Cher M. Chaignaud,


Je viens par ce message vous remercier des 10 précieuses minutes que j’ai eu l’honneur de passer avec vous hier soir, à partir de 23h20… Attendant mon rendez-vous avec impatience et fébrilité, je ne savais pas comment appréhender cette performance littéraire, ce tête-à-tête artistique et original. Votre voix, votre regard, vos gestes et la chaleur de la pièce l’ont finalement transformé en face-à-face physique…


La durée de ce spectacle unique est parfaite : trop courte pour que l’on soit vraiment à l’aise, assez longue pour entretenir le fantasme qu’amènent les sonnets que vous nous servez, trop longue pour ne pas assumer ce qui nous arrive et le regard que vous plongez dans nos yeux…


Je me suis sentie seule au monde et regardée avec désir par ce personnage libertin venu de la Cour du Roi, et j'ai fini par me dire que la performance était double, aussi forte pour vous que pour moi.

Ce bureau, couvert de bougies et d’encens, est le seul code théâtral qui nous ramène à une relation frontale. Mais la distance est nécessaire, tant pour entretenir ces flux de désirs que pour écouter votre voix sublime et expressive.


Merci, vraiment, pour cette expérience unique, entre théâtre et réalité…


Conception / Consultation : François Chaignaud

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