Dans « L’éducation libertine » (2008), premier roman de Jean-Baptiste del Amo, la Seine serpentant dans le Paris du 18ème siècle, colportant les pires immondices était la promesse tenue d’une descente dans les bas-fonds de l’âme humaine et le reflet de la violence d’une société à la veille de sa Révolution. Dans « Le sel », la mer qui borde Sète est belle. Et, le jeune auteur excellant toujours dans la description, le soleil se réverbère sur l’eau, nous sommes éblouis. Mais tant de beauté peut être tout aussi cruelle et la plume de l’auteur, cette fois-ci, plonge dans le carcan familial. Il en ait de la mer comme de la famille : elle est inconnue et dangereuse, on veut s’en éloigner mais on y revient inexorablement, son immensité impose sa présence.
Louise, mère de trois enfants et maintenant grand-mère, prépare un repas qui doit rassembler la famille. Le père, Armand, mort quelques années auparavant, est pourtant définitivement présent. Mutique et violent, il a imposé à sa femme et ses trois enfants une terreur et une dureté de vie. C’est donc autour de cette journée où chacun pense au dîner prochain que les uns et les autres égrènent ses souvenirs, les temps forts et fondateurs d’une personne : la désillusion définitive d’une fille pour sa mère, la naissance de l’homosexualité du fils choyé et la vénération de l’aîné pour son père jusqu’au doute… Autour de cela, la question de l’identité de la figure paternelle reste sans que l’admiration ou la détestation ne puisse y répondre. Sans doute en est-il ainsi de la famille, de l’amour et des secrets auxquels elle oblige. Finalement, parents ou enfants, aucun d’eux ne se sauve vraiment de ce deus ex machina familial.
Les souvenirs sont aussi le prétexte de remonter le temps, savoir si la cruauté s'explique, se pardonne peut-être : la dureté de la vie paysanne dans les Cévennes, la traversée sans pitié de la frontière italo-française pendant la deuxième guerre mondiale, la mort d'une fille, le sida, devenir adulte et avoir des enfants à son tour… Mais cette remontée dans le temps peut-elle vraiment apporter des réponses ? « Le sel » de Jean-Baptiste Del Amo est celui de la mer, qui pique quand on ouvre les yeux car l’on veut savoir ce qu’il y a au fond, vraiment.
Louise, mère de trois enfants et maintenant grand-mère, prépare un repas qui doit rassembler la famille. Le père, Armand, mort quelques années auparavant, est pourtant définitivement présent. Mutique et violent, il a imposé à sa femme et ses trois enfants une terreur et une dureté de vie. C’est donc autour de cette journée où chacun pense au dîner prochain que les uns et les autres égrènent ses souvenirs, les temps forts et fondateurs d’une personne : la désillusion définitive d’une fille pour sa mère, la naissance de l’homosexualité du fils choyé et la vénération de l’aîné pour son père jusqu’au doute… Autour de cela, la question de l’identité de la figure paternelle reste sans que l’admiration ou la détestation ne puisse y répondre. Sans doute en est-il ainsi de la famille, de l’amour et des secrets auxquels elle oblige. Finalement, parents ou enfants, aucun d’eux ne se sauve vraiment de ce deus ex machina familial.
Les souvenirs sont aussi le prétexte de remonter le temps, savoir si la cruauté s'explique, se pardonne peut-être : la dureté de la vie paysanne dans les Cévennes, la traversée sans pitié de la frontière italo-française pendant la deuxième guerre mondiale, la mort d'une fille, le sida, devenir adulte et avoir des enfants à son tour… Mais cette remontée dans le temps peut-elle vraiment apporter des réponses ? « Le sel » de Jean-Baptiste Del Amo est celui de la mer, qui pique quand on ouvre les yeux car l’on veut savoir ce qu’il y a au fond, vraiment.
"Le sel" Jean-Baptiste Del Amo, Gallimard, 19.50€
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