Ça commence par une question : c'est quoi le bonheur ? Chacun à leur tour, Pauline, Paul et Alain s’interrogent et le mettent à l'épreuve, inspirés par Robert Misrahi, Spinoza, Koltès, Claudel, Montaigne…
Comment dire le bonheur, comment l’éprouver ici et maintenant alors que le monde souffre ? Pourtant, si désespoir et indignation planent, l’idée du bonheur persiste : « la vocation de l’être humain, c’est d’être dans la joie et dans l’accomplissement » dit Robert Misrahi.
Et c’est grâce à l’idée du bonheur, comme une vocation profonde, que nous pouvons nous scandaliser et condamner la souffrance et la misère. Le bonheur, même absent, montre la voie. Alain, Pauline et Paul le vivent sur scène, dans une histoire émouvante et cocasse, mêlée de rebondissements et de suspens.
Effectivement, la question naïve qu’il est difficile de résoudre « qu’est ce que le bonheur ? » est posée. Les trois concepteurs de cette pièce, qui se revendique agitatrice d’idées, poétique et philosophique, tente de trouver des réponses à cette éternelle interrogation…
Maladroit et distant, le spectacle reste en surface, les comédiens manquent de naturel et de générosité et le texte d'intérêt.
Paul et Pauline se pose la question du bonheur et de la manière de l’atteindre. Est-ce un sentiment individuel et personnel ou dépend-il des autres ? Peut-on se sentir heureux en se contentant des petits plaisirs de la vie ? Comme partager une pomme… ?
Finalement, on se rend compte subtilement que ce sujet touche Pauline (la comédienne se roule par terre en pleurant). En effet, elle a fait plusieurs tentatives de suicide foireuses, et ne croit pas que l’on puisse être heureux dans un monde qui va si mal.
Il n’y a pas d’histoire, pas de relation particulière entre les deux personnages, et les idées avancées restent au ras des pâquerettes.
Le spectacle se déroule donc sur un ton enfantin et sans intelligence pendant 1h30 (enfin au moins 1h puisque je n’ai pas pu tenir jusqu’à la fin…).
Le metteur en scène est également présent au plateau, puisqu’il peint une toile géante sur laquelle les comédiens évoluent. Il y écrit également quelques mots-clés, au cas où le spectateur ne comprenne pas de quoi il s’agit : « bonheur », « amour », « rire »…
Et le peu de musique présente dans le spectacle finit de l’enfoncer : France Gall, Jean Jacques Goldman et un peu de violon lorsqu’il nous faut noter que le moment est émouvant.
En bref, ce spectacle est non seulement vide, de sens, d’émotions et d’imagination, mais il est aussi prétentieux… Le texte, s’il l’on peut l’appeler ainsi, est inintéressant et manque cruellement de profondeur (peut-être parce qu’écrit collectivement par les trois protagonistes, qui ne sont pas auteurs) et les acteurs déclament un texte qui ne leur parle pas.
Ou comment prendre le public pour un imbécile.
Dans le cadre du Off d’Avignon. Jusqu’au 28 juillet à 16h30 au Théâtre des Halles.
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