C'est une femme mince au teint vert, qui se tient de bout dans le coin d'un tableau intitulé Vasque fleurie. Au sol, un chien se prélassant, sur un meuble un crâne pouvant évoquer une vanité. Le tableau date de 1913 et la femme, représentée dans l'atelier de l'artiste, est Luisa Casati, égérie italienne qui fit connaître à Kees Van Dongen le tout Paris.
vers 1917
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
© Musée d'Art Moderne / Roger-Viollet
© ADAGP, Paris 2011
L'œuvre n'est pas toute l'exposition, tout le style de l'artiste, qui, s'il est appelé fauviste, s'essaya au pointillisme ou au néo-réalisme, mais elle symbolise bien l'ambiance d'une époque et d'une vie : celle de l'avant-guerre où la mort rodait sous les étoffes de Paul Poiret, puis celle des années folles, lorsqu’elle se lovait dans les yeux vides des femmes. Le peintre a beau draper cette sale compagne des couleurs vives des fauves, la camoufler par la vitesse d'un début de siècle, la noyer avec sa
Van Dongen, né dans les faubourgs de Rotterdam, voulut le succès en artiste, il l'eut avant que la crise de 1929 ne le touche directement lui et sa vie trop mouvementée, ancrée dans le futurisme de début du siècle qui conjurait le sort par la vitesse des
L'exposition n'est pas
Au-delà des changements de style, il y a donc bien chez Van Dongen une unité : dans les premières salles du parcours (chronologique), il y a ces clowns tristes et bariolés (1894 – 1904) qui sont comme cette femme longiligne qui cache son sort sous son costume... Les années ont beau mettre des vasques fleuries, des cochons et des chapeaux de mondains pour détourner l'attention, le regard clairvoyant de l'artiste sur son époque toujours nous attire et nous guide.
Musée d'art moderne de
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