dimanche 7 février 2010
Benjamin Biolay, Superbe !
Voilà peut-être une heure qu’on écoute les textes et mélodies de Benjamin Biolay sur la scène du Casino de Paris, qu'il s'est progressivement mis en confiance, remerciant beaucoup et sincèrement le public présent, quand il profite d’être au piano pour entamer « Les Séparés » de Marceline Desbordes-Valmore, une poétesse du début du 19ème siècle. Un texte romantique d’une modernité surprenante que Julien Clerc avait superbement mis en musique il y a plus de dix ans. On ne boude pas cette version entièrement reprise par Benjamin Biolay et l’on mesure à quel point la justesse des vers à elle sont proches de l’authenticité de ces textes à lui et de la précision de sa musique.
Certes, Benjamin Biolay a dû attendre pour sourire à son public et apprécier les salles pleines, les disques de platine mais cinq albums et trente-sept années, c’est payé peu cher pour obtenir déjà cette intensité du verbe et des notes. Un texte de Rainer Maria Rilke « Pour écrire un seul vers (…) » ouvre le spectacle, Benjamin Biolay est-il à même de s’approprier cette confession : « des vers signifient si peu de chose quand on les a écrits jeune ! On devrait attendre et butiner toute une vie durant, si possible une longue vie durant ; et puis enfin, très tard, peut-être saurait-on écrire les dix lignes qui seraient bonnes. » ? Pour écrire un seul vers, il faut tant attendre, tant vivre et tant souffrir mais le chemin qui nous y mène n’en est pas moins exultant.
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